Dès ses premiers films, Claudio Del Punta s'est intéressé à des réalités lointaines filmant des protagonistes différents de son quotidien. Gioco di squadra (1996), un court métrage où une adolescente apprend qu'elle est séropositive, a notamment été présenté à la Mostra de Venise et a reçu plusieurs prix. Depuis 2003, il a réalisé plusieurs documentaires sur les Caraïbes, principalement sur Cuba, Haïti et la République dominicaine.
Claudio Del Punta : Ce qui m'a toujours frappé dans l'horrible tragédie des haïtiens en République dominicaine est que cette situation d'exploitation méthodique et consciente a été mise en oeuvre par un Etat à la constitution reconnue et légitimée par les pays européens et le monde occidental. Un monde où l'on pense que les règles de cohabitation civile et de l'état de droit sont respectées. Et en fait il n'en est rien car ce traitement esclavagiste d'un peuple par un peuple voisin rappelle des situations qui devraient appartenir au passé, à la fin du 18ème siècle plus exactement. Mais le fait que cette situation perdure, inchangée, est encore pire puisqu'on la voit aujourd'hui avec les yeux de la conscience moderne.
Un autre aspect dramatique de cette situation est qu'elle n'est pas relayée par les médias occidentaux : dans cette tragédie, il n'y a pas de Bush qui exerce une pression pour la résoudre, pas de pétrole justifiant le meurtre ou d'autres intérêts financiers.
La majorité des acteurs est non professionnelle et la plupart d'entre eux travaille et vit dans les plantations de canne à sucre en République Dominicaine.
Haïti Chérie a remporté le Prix Jeunesse en 2007 au 60è Festival de Locarno et le Prix du meilleur scénario au Festival de Mons 2008.
IL N'A PAS QUE LES DISCOTHEQUES DANS LA VIE.
IL Y A AUSSI LES BONS FILMS,
"HAITI CHERIE"
LA VIDEO
Haïti Chérie (trailer) par HAITIENDOC
« Quelques jours en avril » : un film poignant de Raoul Peck
Après Lumumba, son film sur le père de l'indépendance congolaise, le réalisateur haïtien Raoul Peck revient dans Quelques jours en avril sur un événement tragique de l'histoire africaine : le génocide rwandais. Un travail cinématographique minutieux sur les mécanismes du pouvoir et les enjeux politiques vus au travers de deux personnages antagonistes, Honoré et Augustin.
Extraits du film SOMETIMES IN APRIL de Raoul Peck
extrait n°1
Le journal Kangura etait le journal des extremistes et des milices qui allaient commettre le genocide des Tutsi au Rwanda.
Sous la photo de François Mitterrand en quatrième de couverture, est écrit :
"C'est dans l'adversité que l'on reconnait ses vrais amis".
extrait n°2
Livraisons d'armes de l'Etat français. Le colonel Bagosora qui est actuellement jugé a Arusha est considéré comme le principal responsable rwandais de l'organisation du genocide.
Extraits n°3
Après la victoire du FPR qui mit fin au génocide, les militaires français -fidéles jusqu'au bout- exfiltrent le colonel Bagosora.
Quelques jours en avril (Sometimes in april)
"À travers le destin de deux frères, Raoul Peck décrypte avec rigueur les mécanismes du génocide rwandais. Tourné sur les lieux mêmes de la tragédie, un film bouleversant où l'intime croise le politique pour restituer la complexité du réel."
Descriptif :
Kigali, avril 2004. Après les années de souffrances engendrées par le génocide, Augustin, instituteur hutu et ancien capitaine dans l'armée rwandaise, tente de reconstruire sa vie au côté de Martine. Mais tout est remis en question le jour où il reçoit une lettre de son frère, Honoré. Ce dernier, jugé en Tanzanie par le Tribunal pénal international d'Arusha pour incitation à la violence raciale, tient à alléger sa culpabilité en révélant à Augustin les circonstances exactes de la mort de sa première femme, Jeanne, une Tutsie, et de leurs enfants, massacrés lors du du conflit. Augustin se rend alors en Tanzanie, effectuant un douloureux retour vers le passé...Avis: Un téléfilm âpre et puissant, à la distribution remarquable, qui rend compte de la complexité et de l'atrocité du génocide rwandais.
Dossier : Le génocide rwandais
Entretien Raoul Peck (1) par rue89